4e de couverture: Raison et sentiments sont joués par
deux soeurs, Elinor et Marianne Dashwood. Elinor représente la raison,
Marianne le sentiment. La raison a raison de l'imprudence du sentiment,
que la trahison du beau et lâche Willoughby, dernier séducteur du XVIIIè
siècle, rendra raisonnable à la fin. Mais que Marianne est belle quand
elle tombe dans les collines, un jour de pluie et de vent.
c'est un pur bonheur que de retrouver l'écriture toute en finesse de Jane Austen.
Mais tout d'abord, je dois dire que je n'ai pas été autant charmé que pour O&P.
J'ai beaucoup aimé mais les soeurs Dashwood n'ont pas le même caractère
qu'Elizabeth Bennet. C'est plus en retenue, plus calme.
Du côté des
personnages, ma préférée des soeurs Dashwood a été Elinor, qui sait
toujours raison garder, qui réfléchis avant de dire ou de faire quoi que
ce soit. Elle fait passer le bonheur des autres avant le sien et cache
ses sentiments pour ne pas peiner ceux qui l'entourent.
Tout le
contraire de Marianne, survoltée, exaltée, n'ayant pas sa langue dans sa
poche, disant tout haut ce qu'elle a à dire. Je dois le dire,
quelquefois, j'ai trouvé Marianne insupportable. Elle ne réfléchit pas
et se voit déjà marié avec Willoughby (tout comme sa mère et les
autres),séducteur qui ne fera que jouer avec ses sentiments alors que
le colonel Brandon, amoureux transi de Marianne,regarde cette nouvelle
idylle en silence. Et seule Elinor se rendra compte des sentiments de ce
colonel, âgé de 35 ans (donc trop "vieux" pour Marianne qui n'en a que
dix sept).
Je dois dire que j'ai été surpris par ce choix de
personnage, car Willouhgby, n'est pas Darcy (loin de là). J'ai préféré
les personnages d'Edward Ferrars (tout au long de ma lecture, je n'ai
pas cessé de penser au Edward de "Twillight", ce qui m'a horripilé et
horrifié (Moi qui n'aime pas ce personnage que je trouve pâlot dans
"Fascination" de Meyer. Mais fermons cette parenthèse)) et du colonel
Brandon, de vrais gentlemen, posés, discrets, serviables. Et je comprend
tout à fait qu'Elinor soit tombé sous le charme d'Edward.
Jane
Austen dépeint les femmes parfois sous un mauvais jours, calculatrice,
comme lucy, qui préfèrera la fortune à l'amour véritable en choisissant
le fat Robert plutôt que le tendre et discret Edward; froide et sans
coeur comme Mrs Dashwood, la femme de John, le demi frère d'Elinor et
Marianne, qui manipule ce dernier pour faire ses quatre volontés, ou Mrs
Ferrars, froide également et qui n'hésite pas à déshérité son fils
parce qu'il ne lui obéit pas. (Comme on dit telle mère, telle fille).
Nous
sommes parfois dans du vaudeville, avec tous ces quiproquos: ces gestes
et paroles entendus et déformés qui font croire à des choses qui ne
sont pas vrais, comme la conversation du colonel Brandon et Elinor que
Mrs Jennings (l'un de mes personnages favoris également et que
j'apprécie pour la joie et l'humour qu'elle dégage) surprend de loin,
n'en entendant que des bribes et qui ne comprend pas l'attitude du
colonel face à Elinor, croyant que ces deux là parlent d'engagement
alors qu'ils parlent de tout autre chose. Cette scène est presque une
scène de théatre car on la voit des deux points de vue. Celui de Mrs
Jennings qui se méprend du caractère nouveau qu'elle voit chez son ami
le colonel Brandon, puis de ce qui s'est réellement passé entre les deux
jeunes gens. Ce qui rend la scène plus compréhensible. Le lecteur est
mis dans la confidence et à toutes les cartes en main pour comprendre et
analyser toute la situation. Cette scène m'a fait beaucoup sourire.
Sacrée Mrs Jennings qui voulut à tout prix marier Elinor avec le colonel
Brandon.
Jane Austen nous parle déjà de ces mariages arrangés,
nous dépeint la société anglaise dans toute sa beauté mais également ses
travers. Et le style d'Austen est très vivant, et pas pompeux pour deux
sous. C'est toujours un réel plaisir de plonger dans un de ces romans.
Alors certes ce livre ne m'a pas autant fait vibrer qu'O&P mais il se laisse découvrir.
Jane Austen: Raison et sentiments (Sense & sensibility), 10/18, 383 pages (avec notes biographiques/Bibliographiques), 1979
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