4e de couverture: Bastien, un garçon de douze ans, déroba
un jour un livre ancien qui le fascinait et se réfugia dans le grenier
de son école pour le lire. Un livre pas comme les autres...Il y était
question d'un pays fantastique où vivaient une toute petite impératrice,
des elfes, des monstres, un garçon à la peau verte...Un pays menacé de
mort et rongé par un mal étrange. Et voilà que Bastien, irrésistiblement
entrait dans l'histoire, une histoire fantastique qui recommençait avec
lui, L'Histoire sans fin...
J'ai enfin pu effectuer mon voyage vers le Pays Fantastique de
l'Histoire sans fin...voyage interrompu, il y a quinze ans alors que je
me trouvais au CDI de mon lycée. J'avais une demi-heure a tuer avant la
reprise de mes cours: j'avais alors flâner parmi les rayons du Centre de
doc quand mes yeux se sont posés sur le roman de Michael Ende.
Intrigué, j'ai pris le livre, me suis installé à une table et j'ai
commencé ma lecture. Alors que je faisais la connaissance de Bastien, je
n'ai pas pu entrer dans le Pays Fantastique. Il avait fallu que je pose
le roman juste avant que Bastien commence à lire le livre qu'il avait
dérobé dans la Librairie, parce qu'il fallait que je me rende en cours.
Quinze
ans ont passés. Et là, je découvre que L'Histoire sans fin se rappelle a
moi par l'intermédiaire d'un partenariat. Enfin, je vais pouvoir
effectuer mon voyage, un voyage avorté lorsque j'étais adolescent.
Et
voilà que je termine ce voyage et j'en ressort ébloui. Le roman
de Michael Ende est devenu un classique du genre Fantasy (un genre que
je ne connais pas bien mais que je ne demandais qu'à découvrir).
L'auteur à su créer un monde homogène mais tellement changeant, fait de
monstre de pierre, de dragon, d'hommes à la Peau Verte, d'impératrice et
de tellement de personnages qu'on ne sait plus quoi penser et où
l'histoire nous entraine. Et pourtant à aucun moment, Michael Ende ne
s'égare dans ce pays en perpétuel mouvement.
Pour moi, le roman
se construit en deux temps; il y a d'abord une première partie avec
Atreju, le garçon du peuple des Hommes à la peau Verte qui essaye de
sauver le Pays Fantastique de la destruction. Le récit d'Atreju est
entrecoupé de paragraphe où on suit Bastien lisant les aventures
d'Atreju. A ce moment là, je me suis mis dans la peau de Bastien,
voulant même être à sa place. (D'ailleurs, j'ai trouvé étonnant que
Bastien "plonge" dans le livre de L'Histoire sans fin qu'à la moitié du
roman pratiquement. Moi qui pensait que cela se ferait dès le départ.)
Puis vient la deuxième partie, qui je l'avoue m'a moins passionnée. Je ne savais plus où l'auteur voulait nous emmener.
Des
deux héros: Bastien et Atreju; ma préférence va pour ce dernier. C'est
un garçon, courageux, téméraire et plein de bon sens, alors que Bastien
devient de plus en plus énervant et arrogant au fil des pages. Je me
suis alors complètement détaché de lui, ne voulant pas lui ressembler.
De plus, il devient tellement imbu de lui même qu'il ne se rend même pas
compte que Xayide, la sorcière, le manipule.
Ce qui m'a frustré
dans le roman, c'est que l'auteur commence des histoires avec des
nouveaux personnages et qu'il les laisse en suspend en nous disant que
cela est une autre histoire et qu'elle nous sera contée plus tard. Je
sais bien que la trame principale concerne Bastien mais cela m'a un peu
laissé sur ma faim.
En nous racontant cette histoire, Michael
Ende nous parle de son métier de conteur. Il nous dit que tout le monde
peut inventer des histoires. Il suffit seulement de laisser vagabonder
son imagination. Mais que parfois les personnages prennent le pouvoir et
qu'ils peuvent nous échapper. Et qu'en voulant réinventer sa vie selon
ses désirs, on perd de vue l'essentiel: soi.
Pour finir, je
voudrais parler de l'objet livre en lui même. C'est un très beau livre,
dont chaque chapitre commence par une belle illustration qui résume les
évènements de chaque chapitre. Et j'ai remarqué que les 26 chapitres du
roman forme un abécédaire commençant par la lettre A et finissant par Z.
Une très belle prouesse du traducteur français.
Je ne regrette
pas ce voyage dans le Pays Fantastique et je vous encourage à le faire
que vous soyez petits ou grands. Car il n'y a pas d'âge pour imaginer
ses propres histoires. Il suffit de se laisser guider et d'y croire.
Michael Ende: L'Histoire sans fin,(Die Unendliche geschichte),Le livre de Poche, 498 pages, 1984
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