mardi 16 octobre 2012

Le Pain Noir (Georges-Emmanuel Clancier)

4e de couverture: Dans les années 1870, les Charron, modestes métayers du Limousin, s'épuisent au labeur. Pourtant, le bonheur est bien là pour ce couple et ses six enfants qui, soudés par l'amour familial, affrontent courageusement les difficultés. Jusqu'au jour où le refus du père à produire un faux témoignage provoque, pour Catherine et les siens, une longue suite de malheur, misères et souffrances. Devenue servante à l'âge de huit ans, la petite fille devra affronter l'injustice, la maladie, la faim. mais bientôt, c'est l'univers fascinant de la belle Emilienne, riche héritière d'une famille propriétaire d'une usine de porcelaine, que Catherine va découvrir.

Un Coup de coeur! Ou plutôt un coup au coeur.  Jamais un livre ne m'avait autant bouleversé. Catherine est devenue plus qu'un personnage pour moi. Elle m'a touché avec ses interrogations, son imagination, son envie d'apprendre à lire (ce qu'elle fera à plus de 40 ans grâce à son petit fils Pierre, tenace et patient).
La vie de Catherine est rempli d'amour malgré le manque à gagner. l'auteur nous parle d'un temps lointain pour nous (la fin du XIXe siècle) et pourtant si proche. Catherine découvrira le nouveau siècle, la première guerre mais également la Deuxième.
Tous les personnages de ce roman ont une joie de vivre malgré les temps incertains qu'ils traversent. J'ai aimé tous ces personnages sauf un que j'ai détesté par dessus tout: Frédéric, le fils de Catherine qui a rempli sa vie de mépris. Il en a toujours voulu à sa mère de l'avoir fait vivre dans un monde pauvre. Il voulait être riche (tout comme son père, le frère d'Emilienne qui n'a jamais su qui était Frédéric pour lui.) Alors Frédéric a réussi sa vie mais n'a jamais voulu tisser un lien fort avec sa mère. Si bien que Frédéric devenu adulte et Catherine vieille, ils n'avaient rien à se dire.
Pour tout dire, j'ai pleuré quelquefois en lisant le livre, partageant la peine de Catherine quand elle perd sa mère où quand elle se pose cette question: qui viendra rendre visite à ces disparus au cimetière quand elle ne sera plus là?
Plus le temps passait, plus j'arrivais au terme du livre (et de la vie de Catherine), plus je repoussais ce moment car je n'avais pas envie de la quitter. Avec des mots simples, Georges Emmanuel Clancier (le Pierre du livre) à su retranscrire les joies, les douleurs, les pensées de cette grand-mère qu'il a aimé et a qui il a appris à lire. C'est tout un passé paysan aujourd'hui disparu que l'auteur a fait renaitre.

La vie de Catherine est tellement riche qu'il a fallu 4 tomes pour la retranscrire. Et ce que j'ai trouvé magnifique c'est que la 1ere phrase du 1er tome: "Le pain Noir" correspond à la phrase finale du 4e tome:"la dernière saison" (car l'auteur à toujours comparé ses quatre livres comme les quatre saisons d'une vie). Et c'est là que l'expression, "la boucle est bouclée" prend tout son sens.
Et cette phrase la voici: La petite regardait les coeurs de lumière percés dans les volets massifs.
Au revoir Catherine. Vous serez toujours dans mon cœur.


Georges Emmanuel Clancier: Le pain noir, Éditions France Loisirs, 1136 pages, 2009.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire