mercredi 17 octobre 2012

Blonde (Joyce Carol Oates)

Résumé: :Elle a suscité l'adoration de millions de gens et sa vie a fasciné des générations de «fans» et d'acteurs. Disséquée depuis plus de trente ans, l'histoire de Norma Jeane Baker, plus connue sous le nom de Marilyn Monroe, n'a pourtant jamais été appréhendée aussi intimement que dans «Blonde» un récit à couper littéralement le souffle. Dans cette autobiographie fictive plus vraie que nature, Joyce Carol Oates recrée la vie intérieure, poétique et spirituelle de Norma Jeane - l'enfant, la femme, la célébrité vouée au malheur- et la raconte avec la voix de Norma Jeane: saisissante, chaude, ample et bouleversante. Un portrait intime, implacable. Derrière les portraits surprenants et souvent dérangeants, des hommes qui jalonnèrent la vie de Norma Jeane: l'Ex-Athlète, l'Auteur Dramatique, le Président, le Prince Noir, se dessine une course éperdue vers ce que la plus belle femme du monde tenta en vain de trouver: l'amour. (Source: Amazon)

Après deux semaines de lecture intense de cette vie, je peux dire que j'en sors essoufflé, groggy, presque épuisé tant les émotions sont intenses.
Depuis quelques années, je suis fasciné par le mythe de Marilyn, j'ai même la photo mythique du film "Sept ans de reflexion" (celle de la robe se soulevant sous la bouche de métro) accroché dans mon couloir d'entrée. Marilyn me fascine par son mystère. Et quand j'ai acheté le livre de Joyce Carol Oates, j'espérais en apprendre plus sur Marilyn.Mais c'est Norma qui est dévoilé ici.
L'auteur a su s'emparer du mythe Marilyn en le façonnant comme un de ses personnages pour faire apparaitre sa Norma. (C'est ce que j'admire chez les auteurs étrangers: ils n'ont pas peur de s'emparer d'un mythe ou d'un personnage historique pour donner leur propre vision du personnage: comme l'a fait Colum McCann avec Danseur.) L'auteur raconte certains évènements de la vie de Marilyn sans les changer. Mais elle les raconte de l'intérieur en nous livrant les pensées de Norma Jeane: sauf que c'est la vision de l'auteur qui nous ai raconté. D'ailleurs, le lecteur est prévenu dès le départ: Blonde est une œuvre de fiction. Ce n'est pas la vérité vraie. Elle donne une vision de la vie de Marilyn.

Et quelle vie! Une vie faite de malheur jusqu'au bout.

Je ne sais pas quoi penser de ce roman fleuve. Avant tout, j'ai respiré un bon coup avant de me plonger dans sa lecture. Je suis entré dans le livre à tâtons, ne comprenant pas bien au départ ce que l'auteur voulait nous raconter. Cela partait dans tous les sens. Je n'y comprenais rien. Mais je me suis accroché et je suis entré dans ce livre après une centaine de pages. Mais c'est une lecture éprouvante. L'histoire est racontée de manière, crue, parfois violente (notamment la scène des toilettes où une fille du personnel du restaurant tend une serviette remplit de sang, avec les restes d'un fœtus à Norma, juste après que cette dernière ait subi un avortement. Où alors, la scène de la fellation forcée à Kennedy.)
Pour tout dire, j'ai même eu envie d'arrêter ma lecture un moment pour pouvoir recommencer à respirer. C'est un livre qui m'a asphixié: j'avais l'impression de manquer d'air. Mais je me suis accroché et j'ai bien fait. Car malgré sa dureté, sa longueur, c'est un très beau livre sur Norma Jeane Baker, qui nous dépeint le monde impitoyable qu'est Hollywood et qui a broyé Marilyn jusqu'au point de non retour.
Pourtant, elle voulait juste aimer et être aimé en retour. Et même ça, elle ne l'a pas eu.

En tournant la dernière page du livre, je suis remonté à la surface de ce roman fleuve et j'ai laissé glisser une larme sur ma joue, un peu triste de la laisser partir.

Joyce Carol Oates: Blonde (Blonde), Le livre de poche, 1110 pages, 2000

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